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Quelques nouvelles de Bolivie...

Bonne lecture et à bientôt!

mercredi 29 décembre 2010

Joyeuses fêtes!

Joyeux Noël à tous (même si c’est déjà passé), nous espérons que vous avez tous profité un maximum de cette belle fête… sous la neige peut-être ! De notre coté, notre premier Noël en Bolivie a été un peu triste… Monika et moi étions malades le 24 (intoxication alimentaire), Nicolas a dû être patient avec nous et il a été vraiment chou ! C’est vrai qu’on peut rêver mieux pour une fête! Mais on va se rattraper durant ces vacances, on reprend le 17 janvier !!! A part cela, le temps passe très vite ici (déjà presque 4,5 mois que nous sommes en Bolivie) et notre programme a été passablement chargé ces derniers temps : Il y a environ 1 mois, nous avons fêté le 15ème anniversaire du Kürmi. Cette fête a duré une semaine entière (samedi compris), autant dire qu’il y avait un sacré programme : surprise party avec les jeunes qui fêtaient leur 15 ans, jeux, danses, musique, messe. Les parents des enfants on même présenté des danses typiques et offert un « aptapi » (sorte de pic-nic Canadien par terre). Une jolie expérience sympathique mais exténuante !

Par la suite, nous avons organisé un week-end de « convivencia » (sorte de mini-campement) au Kürmi à la demande des enfants de mon groupe et du groupe des « apoyos » (les plus anciens qui sont supposés d' aider l’éducateur dans son travail). Étant donné qu’il sagissait de sa dernière activité avec les enfants avant son retour en Espagne, Fernando a mis le paquet et a mené le week-end avec un programme assez (trop) chargé (jeux de groupe, chants, travail de réflexion, film à thème, etc.). Quant à moi, j’ai organisé principalement les repas et j’ai cuisiné avec les enfants. Le premier soir, nous avons fait des spaghettis aux légumes (la viande hachée dépassait notre petit budget). Le jour suivant nous avons fait des pizzas avec les moyens du bord (Monika est venue nous donner un coup de main). Étant donné que le fromage à disposition était très mauvais (un soi-disant fromage fondu Suisse offert par Caritas à tous les centres de la FUNDASE), la première pizza a été un fiasco total. En revanche, les autres sans fromage ont été très appréciées par tous, heureusement !

Pour sa part, Monika a dû remplacer son collègue durant 3 semaines à 100%, autant dire qu’elle n’a pas
chômé non plus ! La garderie de Nicolas est fermée depuis le 30 novembre (ils n’ont pas assez de fric pour payer le personnel durant le mois de décembre, c’est pour cette raison qu’ils fermaient plus vite). Cela n’a pas été évident pour nous question organisation, j’ai quand-même pu m’arranger avec le Kürmi et Nicolas m’a accompagné au travail jusqu’à 15h00, Monika est venue alors le chercher. Ce n’était pas une mince affaire de travailler quand il était là, il a fallu être très vigilent et avoir les yeux partout. Heureusement, il est très apprécié des enfants du Kürmi… même si la différence d’âge est grande !

Côté vie privée, nous essayons de profiter de temps à autre pour nous échapper un peu du tumulte de El
Alto. Il y a environ 3 semaines, nous avons fait une petite excursion d’un week-end dans une région proche de l’Amazonie. Il nous a fallu 3 h de jeep pour descendre les quelques 2750 m de dénivellation pour arriver à l’hôtel Rio Selva, dans la région de Coroico. Il s’agit d’un hôtel 5 étoiles (selon les critères Boliviens, en Suisse, ce serait plutôt un 3 étoiles), comme c’était un cadeau des parents de Monika pour son anniversaire, on en a profité. L’endroit comprend 9 piscines et autant de toboggans, autant dire que Nicolas était ravi !!! Étonnamment, l’établissement est plus prisé par les Boliviens que par les touristes étrangers. Il faut dire que ces derniers voyagent pour la plupart « légers » (en bagages et en fric). Les buffets étaient correctes pour un 3 étoiles, pas pour un 5 ! Mais de là où on vient, on n’allait pas faire les difficiles non-plus ;0) Ce qui nous a fait le plus plaisir, c’était de se retrouver au milieu des arbres et de la verdure… malgré les moustiques ! C’est vrai qu’à El Alto, nous ne sommes vraiment pas gâtés point de vue paysage, mis à part les fabuleuses montagnes qu’on peut voir au loin. Ici, tout est sec, gris, sale, donc pas très accueillant d’un point de vue touristique (même si La Paz est à 2 pas)! Heureusement, les gens sont très sympas et il n’y a pas besoin de faire des dizaines d’heures de route pour trouver un dépaysement !

Vendredi passé, nous avons eu le plaisir de participer au mariage de Nicolas et Patricia, un couple d’amis coopérants de la MBI, lui est Suisse et elle Péruvienne. La célébration et la fête a eu lieu à Chucuito, au bord du Lac Titicaca sur sol Péruvien (à environ 4 h de route d’ici). Le vendredi soir, nous avons assisté à la célébration matrimoniale traditionnelle Aymara, ce fût une expérience très particulière, il y avait des rituels typiques avec de multiples offrandes, dont la fameuse Coca. Le lendemain a eu lieu la célébration catholique suivie d’une longue et belle fête (avec des spécialités Péruviennes, ces dernières sont les « as » de la cuisine en Amérique du Sud). Le dimanche matin, nous avons dû retourner à El Alto de bonne heure. A 14 h, nous avions rendez-vous avec toute l’équipe de la FUNDASE pour prendre le bus en direction de Cochabamba. Cest à cet endroit que nous allions participer à une rencontre de fin d’année de tous les membres de la fondation. Alors imaginez un peu le trajet : 4h de route jusqu’à El Alto puis encore 6-7h jusqu’à Cochabamba !!! On avait un peu peur pour Nicolas, mais il a été vraiment super et très coopératif. Cette rencontre a été l’occasion de faire une évaluation de l’année de chaque centre et de poser de nouveaux objectifs. Pour le Kürmi, je vais avoir une responsabilité assez grande en ce qui concerne la mise en place de différents règlements et processus d’utilisation pour le centre. Je me réjouis de pouvoir commencer avec ces nouveaux projets en 2011, il va falloir que je m’organise bien et que je sois patient, surtout ! Quant à Monika, elle va prendre en charge la formation interne du centre de santé. Elle attend toujours la réponse à son avant-projet concernant une analysedicale et nutritionnelle d’un groupe de familles faisant partie du projet des « carpas solares » (serres). La période avant les vacances a été particulièrement difficile et pénible au Kürmi, les enfants étaient plus dissipés que d’habitude et il a fallu les recadrer encore plus… Il y a eu pas mal de travaux en retard à rattraper pour tous… étant donné qu’ici tout se fait à la dernière minute, la fin d’année est particulièrement chargée !!!

Concernant Nicolas, il se débrouille de mieux en mieux en espagnol, il comprend à peu prè
s tout, se fait comprendre remarquablement et utilise déjà les expressions typiques Boliviennes! L’espagnol est devenu sa langue pour le jeu ! Il communique sans peur avec tout le monde… il était un peu triste de ne plus pouvoir aller à la crèche pour voir ses copains. D’autant plus qu’il va changer d’école en février prochain, mais ça c’est une autre histoire ! On se réjouit de ces vacances pour pouvoir passer un peu plus de temps avec lui ! Au début janvier, nous allons nous rendre à Cuzco pour une petite visite chez Constantin et Joana, un autre couple d’amis coopérants de la MBI avec lesquels nous avons prévu, entre autre, de partager une bonne raclette à la mémoire de notre beau Valais (même s’ils sont Genevois ;0). Le voyage de l’aller va se faire en bus, (Cuzco se trouve à environ 6h de Chucuito !) On vous racontera la suite dans notre prochain article !!! Gros bisous à tous, nous nous réjouissons d’avoir de vos nouvelles et nous vous souhaitons une excellente année 2011, pleine de joie, d’amour et de santé pour tous !

FLASH INFO DE DERNIÈRE MINUTE : Le gouvernement Bolivien a augmenté le prix de l’essence de 80%... ils ont fait cela juste après Noël, joli cadeau pour la population Bolivienne, non? Leurs arguments sont de vouloir cesser de subventionner la contrebande et de ne plus favoriser les riches qui ont 4-5 voitures. Cependant, les prix des transports publics ont augmenté de 50% et ceux de la nourriture aussi! Les gens, par peur de l'inflation, ont acheté tout le riz, le sucre et presque toute l'huile et la farine. On en trouve quasiment plus dans les (super)marchés. Les chauffeurs sont en colère, ils ont déjà organisé des grèves et des barricades sur l'autoroute entre La Paz et El Alto. On se demande comment tout cela va finir! Allez comprendre...

LAST MINUTE NEWS FLASH: Gerade nach Weihnachten hat die bolivianische Regierung den Benzinpreis von einem Moment auf den anderen um 80% angehoben.... ein schönes Weihnachtsgeschenk, oder? Sie rechtfertigten diesen Schritt damit, dass sie den Schmuggel und die Reichen, die 4-5 Autos besitzen, nicht mehr länger subventionieren wollen. Aber die Preise der öffentlichen Verkehrsmittel (von denen die grosse Mehrheit der Bevölkerung abhängig ist) stiegen um 50%... und die Nahrungsmittelpreise? Es ist nicht ganz klar, was da passieren wird, aber die Leute haben in der Angst vor der Inflation allen Reis, Zucker und fast alles Oel und Mehl aufgekauft, man findet davon praktisch nichts mehr in den (Super-)Märkten. Die Chauffeure sind wütend und es gab Streiks und Strassenbarrikaden, so war die Autobahn zwischen La Paz und El Alto am Montag blockiert, als wir runterfahren wollten. Wer soll das verstehen...

vendredi 19 novembre 2010

Einleben in El Alto


Nun sind wir schon bald 2 Monate in El Alto und haben uns so allmählich eingelebt. Wir wohnen im Haus von Eva Pevec, einer ehemaligen BMI-Mitarbeiterin, die nun mit ihrem bolivianischen Ehemann und den 3 Kindern für mindestens 2 Jahre nach Deutschland gezogen ist. Das Haus ist sehr gemütlich und gut eingerichtet und für hiesige Verhältnisse recht warm, denn es hat in jedem Zimmer ein Dachfenster, durch das die Sonne tagsüber heizt, so dass es bei schönem Wetter am Nachmittag im Büro, dem wärmsten Zimmer bis 25°C warm wird, bei einer Tageshöchsttemperatur draussen von ca. 17°. Dennoch erwachen wir mit 10-13°C im Schlafzimmer. In den letzten Tagen ist es hier sehr warm gewesen, so dass wir sogar draussen im T-Shirt unterwegs sein konnten, denn an der Sonne wird es deutlich wärmer als 17°. Das Quartier bietet keine Schönheiten, vgl. die Fotos von der Plaza 16 de Febrero, der Strasse um die Ecke und von der Strasse und dem Haus wo wir wohnen (das kleine weisse links mit dem Jeep der BMI vis-à-vis).

Leider ist das Haus sehr weit weg von unserer Arbeit in und wir sind auf den Jeep der BMI angewiesen, um Nicolas in die Kinderkrippe zu bringen, denn ohne Auto muss man entweder 3 verschiedene Busse nehmen und dann noch eine Viertelstunde gehen bis zur Krippe, was etwa eine Stunde braucht, oder 20 schnelle Gehminuten zu Fuss gehen (mit Nicolas schätzungsweise 40 Min.) und dann noch einen Bus nehmen und wieder eine Viertelstunde gehen. So werden wir wahrscheinlich Anfang Jahr ins Barrio 1° de Mayo umziehen. Dort ist die Pfarrei situiert, in deren Sozialprojekt (FUNDASE) wir arbeiten und mit der wir gute Kontakte geknüpft haben. Die neue Wohnung wird dann in Fussdistanz von der Arbeit, der Krippe und diversen kleinen Einkaufmöglichkeiten sein. Auch werden wir dann näher von La Paz und von Achocalla sein, wo Nicolas nächstes Jahr in den Kindergarten gehen wird.


Julien: hat sich im Kürmi schon etwas eingelebt und seine ersten Aktivitäten mit den Jugendlichen gemacht. Die Nachmittage von Dienstag bis Freitag verbringt er mit der weissen Gruppe (grupo de los blancos), Adoleszente von 13-16 Jahren. Alle diese Kinder stammen aus schwierigen familiären Verhältnissen. Zum Teil sind sie rechts schwer zu führen, es hat einige mit deutlichen Verhaltensauffälligkeiten, andere mit leichten intellektuellen Defiziten. Julien ist daran, Ideen zu entwickeln und umzusetzen, um den Kindern einen Rahmen zu geben, in dem sie ihre Fähigkeiten und positive Werte entwickeln können.

Ausserdem hat er festgestellt, dass es in der Organisation der Institution Kürmi (Regenbogen in Aymara) und der Begleitung/Führung der Kinder und Jugendlichen noch viele Verbesserungsmöglichkeiten gibt. Er hat seine Unterstützung zur Verbesserung dieser Situation angeboten, was von Mónica der Direktorin vom Kürmi dankend aufgenommen wurde.

Nicolas: Amaru, der Sohn von Eva war Nicolas erster Spielgefährte hier in El Alto und Nicolas war ganz traurig über den Abschied und wollte auch nach Deutschland fahren. Nun geht er seit Mitte-Ende September regelmässig in die Kinderkrippe Beata Piedad, die auch zur FUNDASE (Fundación sembrar esperanza = Stiftung Hoffnung säen) gehört, in der wir arbeiten. Der Anfang war hart für ihn, als er nichts verstand und sich nicht ausdrücken konnte und entsprechend auch nicht verstanden wurde. Aber nach etwa 10 Tagen hatte er es geschafft, mit ein paar Brocken Spanisch und Händen und Füssen erste Beziehungen zu den Kindern zu knüpfen. In der Zwischenzeit geht er richtig gern hin und schwatzt schon viel auf Spanisch (wenn auch noch nicht grammatikalisch korrekt) und vermisst seine neuen Freunde am Wochenende. Vor ein paar Wochen war das 2. Festival des Theaters und der Poesie in seiner Kinderkrippe, wo die Kinder in Gruppen Lieder, Gedichte und Theater präsentierten. Ich hatte etwas den Eindruck, die Kostüme seien fast wichtiger als der Inhalt. Nicolas hat 3x mitgemacht (=3 Kostüme, von denen ich 2 innerhalb von 48h auftreiben bzw. fabrizieren musste): Einen Monster-Tanz (zur Musik Thriller von Michael Jackson), ein Gedicht (ein 16-Zeiler, ich bin ganz stolz auf seine Fortschritte im Spanisch. Er hat noch nicht alles verstanden, was er aufgesagt hat, aber das meiste schon) und das Theaterstück der 4 Músicos (= Bremer Stadtmusikanten). Sie waren süss, die kleinen auf schön dekorierten Bühne!

Monika: Nachdem ich mich zuerst um die Integration von Nicolas in der Krippe gekümmert habe, werde lch nun langsam aktiv im Centro de Salud, d.h. ich mache meine ersten Konsultationen selber, so merke ich nun viel konkreter, wo mir die spanischen Begriffe noch fehlen. Es ist unglaublich, mit wie wenig Labor und Geld hier Medizin gemacht wird, so muss man für jede Untersuchung und Therapie dreimal überlegen, ob sie wirklich ganz unumgänglich ist, denn die Leute (die meisten Aymara in ihren traditionellen Trachten) können sich diese fast nicht leisten. Obschon das Zentrum klein ist, fehlt es nicht an spannenden Fällen (für medizinisch interessierte: Bauchfell-Tuberkulose, Malaria, Gallengangsinfektion, Nephrotisches Syndrom, diabetische Ketoazidose, Paget Disease, Vd.a. Lupus Erythematodes, Miliartuberkulose, diverse fortgeschrittene Karzinome und viele unklare Dinge, weil die Diagnostik (MRI, Biopsien,...) so teuer ist, dass die Leute sich diese und wie auch die Therapiekosten einfach nicht leisten können). Schon eine Blutzuckermessung übersteigt oft das Budget.

Jubner Huayllani, der Direktor des Gesundheitszentrums ist ein netter bolivianischer Arzt, der mir versprochen hat, dass er mir Kontakte vermittelt, um auch noch das staatliche Gesundheitssystem kennenzulernen. Das Team des Gesundheitszentrums ist mehrheitlich bolivianisch, verstärkt durch 3 teilzeitlich arbeitende spanische Ärzte, die in der Allgemein- und Palliativmedizin tätig sind. Die Atmosphäre ist sehr herzlich und partnerschaftlich, bei schwierigen Fällen setzt man sich zusammen und diskutiert mögliche Lösungen, man fragt sich gegenseitig um Meinung und Rat, wenn etwas unklar ist. Ich wurde nun auch angefragt, ob ich zusammen mit Jaime (bolivianischer Allgemeinmediziner) die Fortbildung reorganisieren könne...

Ende September habe ich einen Vortrag an den „Internationalen Tagen der Notfallmedizin“ des Ärztekollegiums von El Alto gehalten (eine bereichernde Herausforderung auf Spanisch) und ausserdem meine Unterstützung im Gesundheitsbereich der Beata Piedad (Krippe von Nicolas) angeboten, wo ich einen Workshop über Kinderkrankheiten gehalten habe (nicht das typische Thema einer Internistin, gleichzeitig war es auch mein erster Gesundheitsvortrag / Workshop für Laien, so passt man sich an...).

Aktuell sind wir daran, unsere beruflichen Aktivitäten für das nächste Jahr zu definieren, was uns sehr in Anspruch nimmt. Es gilt, ein Gleichgewicht zu finden zwischen den Wünschen der FUNDASE, den Punkten, wo wir unsere Fähigkeiten und Kenntnisse am sinnvollsten einsetzen können und dem Anspruch an ein ausgeglichenes Familienleben.





lundi 1 novembre 2010

Extrait de notre livre photo-album préparé à l’occasion des 10 ans de la MBI *(questions posées par Marie-Laure Vonlanthen)

*cette fête aura lieu le 4 décembre à Fribourg (probablement), et vous y serez cordialement invités!

Quels objets avez-vous absolument pris avec vous dans votre mission et avec quelle facilité – ou difficulté, avez-vous fait vos valises ?

Faire les valises n'a pas été un mince affaire pour nous. Nous avons longuement réfléchi sur le contenu à emporter. Les kilos étant comptés, il nous a fallut sélectionner et laisser certaines choses moins importantes. Nous avons pris beaucoup de vêtements chauds, des livres et des jouets pour Nicolas. Pour vaincre le froid du matin (entre 10° et 13° dans la chambre), nous avons eu la bonne idée de prendre nos duvets ainsi que des bouillottes! Julien a pris toute sa musique sur i-Pod, mais il regrette d'avoir laisser sa guitare folk en Suisse, elle aurait été utile ici!

Quelles sont les différences que vous ressentez le plus entre la Suisse et votre pays d’accueil (par rapport au logement, à ce qui vous manque et à ce qui vous plaît là-bas) ?
Avant de partir, nous avons vécu en "nomades" durant 2 mois. Quelques temps chez les parents de Julien à Grimisuat, chez les parents de Monika à Rümlang, au chalet familial sans oublier les 2 semaines de formation à Immensee. Ce mode de vie a continué durant le premier mois en Bolivie (Cochabamba, Mallasa, La Paz). Enfin arrivés à El Alto, nous avons emménagé directement dans la jolie maison d'une ex-coopérante de la MBI. Ce logement étant très agréable, nous nous y sommes senti très vite comme chez nous. Cette maison était déjà meublée, nous n'avons pas eu besoin de dépenser trop d'energie dans la décoration pour nous sentir à l'aise. La culture Bolivienne est très différente de la nôtre, coté travail, les gens sont plus spontanés et moins organisés, ils sont très forts pour improviser au dernier moment, ce qui est rare en Suisse. Le climat est aussi différent, nous sommes à 4'000m d'altitude et les efforts physiques nous épuisent beaucoup plus vite. Ce qui nous manque de la Suisse? La famille et les amis premièrement, les paysages verts aussi (ici tout est très sec en ce moment),… et le fromage (nous rêvons souvent d'un bonne raclette avec un bon verre de fendant ;0). Pour les achats, c'est très different de la Suisse: ici tout s'achète au marché (même le sofa dépliable). Dans toute la ville de El Alto (1 million d'habitants), il n'existe aucun supermarché.
Ce qui nous plaît ici? Le respect des personnes en général ainsi que leur bonne éducation. La joie des enfants, malgré leur situation familial et économique donnent un sens et du courage à notre mission. Les paysages aux alentours de El Alto sont spectaculaires. Nous sommes à proximité de plusieurs montagnes de 6'000m, comme le mont Illimani ou le Huayna Potosi. Le lac Titicaca est à moins d'une heure de voiture, et ça vaut vraiment le détour. La Paz est à 1/2 heure d'ici et c'est déjà un autre monde!!!

De quoi se compose votre petit-déjeuner dans votre nouvea
u pays d’accueil ? Est-ce différent de vos habitudes en Suisse ?
Etonamment, nous mangeons le même petit-déjeuner qu'en Suisse, à savoir des flocons avec du yoghourt ou du pain, avec beurre et confiture. Etant donné la grande variété de fruits que l'on trouve au marché, nous buvons régulièrement des jus naturels faits maison. En revanche, nous regrettons parfois le pain complet et le fromage pour le brunch du dimanche. Si nous sommes en ville, nous dégustons avec plaisir une Salteñas (sorte de pâte feuilltée fourrée avec de la viande et des légumes). Coté boisson, nous buvons plus de thé que de café, ce qui était le contraire en Suisse!

Quelles rencontres
marquantes avez-vous faites à votre arrivée ?
Nous avons fait la connaissance de plusieurs personnes emblématiques depuis notre arrivée. Pour commencer, nous avons vécu 2 semaines dans une famille Bolivienne à Cochabamba. Rien de tel pour se mettre dans le bain et découvrir un peu cette nouvelle culture et ses coutumes. Par la suite, nous avons rencontré José Estermann, le coordinateur de la MBI pour la Bolivie et Eva Pevec, l'ancienne coopérante de la MBI chez qui nous logeons actuellement. Nous avons partagé nos premières impressions, questions et inquiétudes avec eux. Plus tard, nous avons fait la connaissance de nos nouveaux collègues de travail. Grâce à ces nouvelles relations, nous avons ainsi pu nous immerger petit à petit dans notre nouvelle vie familiale et professionnelle.

Que faites-vous dans votre projet ?

Julien travaille au KÜRMI, un centre d'accueil (appui éducatif et scolaire) pour enfants et adolescents en situation de risque. Le centre compte 8 éducateurs pour 140 enfants. Il s’occupe principalement du nouveau groupe des adolescents dont il aura la responsabilité à partir de janvier 2011. Au total, ce sont 30 enfants (18 filles et 12 garçons entre 12 et 15 ans) qui sont répartis en 2 groupes, selon leur programme scolaire. Celui du mardi et jeudi est très dissipé, avec beaucoup de fortes têtes mais tous très sympathiques. L’autre groupe est plus calme et plus jeune aussi. Tous ces enfants ont une histoire de famille triste et compliquée à la fois...! Jusqu'à présent, Julien a surtout travaillé avec des adultes et des enfants, cette expérience avec des adolescents est nouvelle pour lui, l'approche pédagogique est aussi différente et il faut savoir s'adapter.
Monika travaille à temps partiel au centre de santé JESUS OBRERO. Elle participe aux consultations ainsi qu’aux visites médicales. Le travail en médecine se fait avec très peu de ressources materielles ce qui laisse parfois des incertitudes. Par contre, le personnel fait preuve de beaucoup de créativité. Fin octobre, Monika a présenté une exposé de médecine interne lors des « journées internationales de médecine d’urgence » du collège des médecins de El Alto. Ce fut une expérience très intéressante et formatrice, malgré les difficultés concernant les termes médicaux en espagnol !!!
Le projet de notre mission n'est pas encore clairement défini, il le sera à la fin de cette année. Pour l'instant, nous profitons de ces premiers temps pour connaître les personnes, gagner leur confiance et comprendre le système éducatif et administratif de l'institution. Cela fait 1 mois 1/2 que nous sommes ici, c'est encore un peu tôt pour faire un premier constat, toutefois, nous sommes satisfaits de ce début d'aventure et nous sommes curieux de découvrir la suite…

Racontez-nous une journée dans votre vie là-bas :

07h15: Nous nous levons, nous nous préparons et nous déjeunons.
08h30: Nous amenons Nicolas à la crèche, puis Monika dépose Julien au KÜRMI à 9h00 et s'en va travailler au centre de santé de la paroisse JESUS OBRERO jusqu'à 15h30.
16h00: Monika va chercher Nicolas et rejoint Julien au KÜRMI
17h00: Le travail de Julien terminé, nous rentrons ensemble à la maison. Avant le souper, nous profitons pour être en famille et jouer avec Nicolas.
19h00: Souper
20h00: Nicolas se couche. Rangement, taches ménagères, repos ou préparation d'une formation, réponses aux emails, etc.
22h00: Monika et Julien se couchent, fatigués d'une journée bien remplie, mais heureux d'être là!

Avec ce projet, que vivez-vous de très spécifique et de totalement différent de votre vie en
Suisse ?
La culture Aymara est totalement différente de ce que nous connaissions. La plupart des femmes portent les habits traditionnels: la pollera et le chapeau melon. La pollera est une jupe très large à volants de différentes couches. Ce sens de la tradition ne les empèche pas d'avoir accès à la modernité, la plupart de ces femmes ont un téléphone portable, par exemple. Une autre caractéristique des habitants de El Alto est "faire la fête". Il y a toujours une bonne raison pour organiser une "entrada", sorte de défilé en costumes avec danses et musiques. Lors de ces "entradas", plusieurs rues sont bloquées pour laisser passer le cortège de danses traditionnelles, cela ressemble un peu à notre Carnaval. Lorsqu'il y a un marché dans la rue, le trafique routier est alors dévié sans préavis, il faut être prêt à emprunter un tronçon de rue à sens unique, par exemple. Faire ses courses au marché, c'est comme un bain de couleurs et d'odeurs differentes!
Malgré les technologies de communications actuelles, nous restons très loin de nos familles et de nos amis. Ici, les personnes sont plutôt réservées ou timides, ce qui rend le premier contact parfois difficiles, les relations se créent lentement.
Tout est moins organisé et moins ponctuel qu'en Suisse. Les Bolviens ont un grand sens de l'improvisation et font parfois des mircales dans ce sens!
Les transports publiques n'ont pas d'horaires ni d'arrêts définis. Pour prendre le bus, il faut attendre au coins d'une rue et faire des signes avec la main pour que le chauffeur s'arrête. Ici, le côté humain compte beaucoup, par exemple, il est plus important de saluer ou d'aider un ami que d'arriver à l'heure au travail.
Enfin, on apprend un autre style de vie - et ça marche aussi!

Partagez avec nous les effets que vous savez – pensez apporter sur place, grâce à vos compétences, à votre travail, à votre collaboration :

Julien: Je remarque qu'il y a des choses à améliorer dans les domaines de l'éducation enfantine et dans l'organisation en général. Je pense pouvoir partager mes connaissances et mes compétences pour aider à améliorer ces paramètres.
Monika: Les médecins du centre de santé Jesus Obrero ont un grand savoir-faire pratique.Pour ma part je pourrais apporter quelques connaissances plus approfondies. Par exemple, en organisant ou en donnant des formations continues afin d'améliorer la qualité des diagnostiques et des traitements. Selon les dires de mes collègues, le système de santé publique manque cruellement d'éthique professionnelle. Le personnel traite les patients pauvres sans respect. J'aimerais apprendre à mieux connaître ce systhème publique, je pourrais peut-être y apporter mes connaissances et aider le personnel à prendre conscience de l'importance du traitement humain en médecine.

Présentez-nous vos collègues, vos supérieurs, votre partenaire local. Comment et avec qui travaillez-vous ?

Le KÜRMI, tout comme le centre de santé JESUS OBRERO, fait partie de la fondation privée "FUNDASE (fundación sembrando esperanza)". L'équipe éducative du KÜRMI compte 8 éducateurs, 1 travailleuse sociale, 1 psychologue et une directirce. La majorité du personnel est Bolivien, toutefois, le KÜRMI accueille régulièrement des volontaires européens (essentiellement des Espagnols) pour des courtes durées. A l'heure actuelle, il y a 2 espagnols, 1 allemand, 1 autrichienne et… 1 Valaisan! Pour ma part, je travaille principalement avec Fernando, un espagnol très sympathique que je vais remplacer à partir de janvier 2011.
Le centre de santé privé Jesus Obrero est une petite clinique, elle compte 20 lits et un grand secteur ambulatoire avec différents spécialités comme la médecine de famille, la pédiatrie, la gynécologie, la chirurgie, la gastroenterologie, la traumatologie et l'odonthologie. Un laboratoire, un service de radiologie et une farmacie complètent le service. Le directeur, Jubner Huayllani est un jeune médecin bolivien très sympatique. L'équipe des médecins est en majorité bolivien, renforcé de 3 médecins de famille espagnols à temps partiel. L'atmosphère est très chaleureuse et fraternelle. Lorsqu'il y a un cas dificile, c'est tout le team qui participe à la recherche d'une solution adéquate.

Gros bisous à tous et à bientôt!