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Quelques nouvelles de Bolivie...

Bonne lecture et à bientôt!

lundi 1 novembre 2010

Extrait de notre livre photo-album préparé à l’occasion des 10 ans de la MBI *(questions posées par Marie-Laure Vonlanthen)

*cette fête aura lieu le 4 décembre à Fribourg (probablement), et vous y serez cordialement invités!

Quels objets avez-vous absolument pris avec vous dans votre mission et avec quelle facilité – ou difficulté, avez-vous fait vos valises ?

Faire les valises n'a pas été un mince affaire pour nous. Nous avons longuement réfléchi sur le contenu à emporter. Les kilos étant comptés, il nous a fallut sélectionner et laisser certaines choses moins importantes. Nous avons pris beaucoup de vêtements chauds, des livres et des jouets pour Nicolas. Pour vaincre le froid du matin (entre 10° et 13° dans la chambre), nous avons eu la bonne idée de prendre nos duvets ainsi que des bouillottes! Julien a pris toute sa musique sur i-Pod, mais il regrette d'avoir laisser sa guitare folk en Suisse, elle aurait été utile ici!

Quelles sont les différences que vous ressentez le plus entre la Suisse et votre pays d’accueil (par rapport au logement, à ce qui vous manque et à ce qui vous plaît là-bas) ?
Avant de partir, nous avons vécu en "nomades" durant 2 mois. Quelques temps chez les parents de Julien à Grimisuat, chez les parents de Monika à Rümlang, au chalet familial sans oublier les 2 semaines de formation à Immensee. Ce mode de vie a continué durant le premier mois en Bolivie (Cochabamba, Mallasa, La Paz). Enfin arrivés à El Alto, nous avons emménagé directement dans la jolie maison d'une ex-coopérante de la MBI. Ce logement étant très agréable, nous nous y sommes senti très vite comme chez nous. Cette maison était déjà meublée, nous n'avons pas eu besoin de dépenser trop d'energie dans la décoration pour nous sentir à l'aise. La culture Bolivienne est très différente de la nôtre, coté travail, les gens sont plus spontanés et moins organisés, ils sont très forts pour improviser au dernier moment, ce qui est rare en Suisse. Le climat est aussi différent, nous sommes à 4'000m d'altitude et les efforts physiques nous épuisent beaucoup plus vite. Ce qui nous manque de la Suisse? La famille et les amis premièrement, les paysages verts aussi (ici tout est très sec en ce moment),… et le fromage (nous rêvons souvent d'un bonne raclette avec un bon verre de fendant ;0). Pour les achats, c'est très different de la Suisse: ici tout s'achète au marché (même le sofa dépliable). Dans toute la ville de El Alto (1 million d'habitants), il n'existe aucun supermarché.
Ce qui nous plaît ici? Le respect des personnes en général ainsi que leur bonne éducation. La joie des enfants, malgré leur situation familial et économique donnent un sens et du courage à notre mission. Les paysages aux alentours de El Alto sont spectaculaires. Nous sommes à proximité de plusieurs montagnes de 6'000m, comme le mont Illimani ou le Huayna Potosi. Le lac Titicaca est à moins d'une heure de voiture, et ça vaut vraiment le détour. La Paz est à 1/2 heure d'ici et c'est déjà un autre monde!!!

De quoi se compose votre petit-déjeuner dans votre nouvea
u pays d’accueil ? Est-ce différent de vos habitudes en Suisse ?
Etonamment, nous mangeons le même petit-déjeuner qu'en Suisse, à savoir des flocons avec du yoghourt ou du pain, avec beurre et confiture. Etant donné la grande variété de fruits que l'on trouve au marché, nous buvons régulièrement des jus naturels faits maison. En revanche, nous regrettons parfois le pain complet et le fromage pour le brunch du dimanche. Si nous sommes en ville, nous dégustons avec plaisir une Salteñas (sorte de pâte feuilltée fourrée avec de la viande et des légumes). Coté boisson, nous buvons plus de thé que de café, ce qui était le contraire en Suisse!

Quelles rencontres
marquantes avez-vous faites à votre arrivée ?
Nous avons fait la connaissance de plusieurs personnes emblématiques depuis notre arrivée. Pour commencer, nous avons vécu 2 semaines dans une famille Bolivienne à Cochabamba. Rien de tel pour se mettre dans le bain et découvrir un peu cette nouvelle culture et ses coutumes. Par la suite, nous avons rencontré José Estermann, le coordinateur de la MBI pour la Bolivie et Eva Pevec, l'ancienne coopérante de la MBI chez qui nous logeons actuellement. Nous avons partagé nos premières impressions, questions et inquiétudes avec eux. Plus tard, nous avons fait la connaissance de nos nouveaux collègues de travail. Grâce à ces nouvelles relations, nous avons ainsi pu nous immerger petit à petit dans notre nouvelle vie familiale et professionnelle.

Que faites-vous dans votre projet ?

Julien travaille au KÜRMI, un centre d'accueil (appui éducatif et scolaire) pour enfants et adolescents en situation de risque. Le centre compte 8 éducateurs pour 140 enfants. Il s’occupe principalement du nouveau groupe des adolescents dont il aura la responsabilité à partir de janvier 2011. Au total, ce sont 30 enfants (18 filles et 12 garçons entre 12 et 15 ans) qui sont répartis en 2 groupes, selon leur programme scolaire. Celui du mardi et jeudi est très dissipé, avec beaucoup de fortes têtes mais tous très sympathiques. L’autre groupe est plus calme et plus jeune aussi. Tous ces enfants ont une histoire de famille triste et compliquée à la fois...! Jusqu'à présent, Julien a surtout travaillé avec des adultes et des enfants, cette expérience avec des adolescents est nouvelle pour lui, l'approche pédagogique est aussi différente et il faut savoir s'adapter.
Monika travaille à temps partiel au centre de santé JESUS OBRERO. Elle participe aux consultations ainsi qu’aux visites médicales. Le travail en médecine se fait avec très peu de ressources materielles ce qui laisse parfois des incertitudes. Par contre, le personnel fait preuve de beaucoup de créativité. Fin octobre, Monika a présenté une exposé de médecine interne lors des « journées internationales de médecine d’urgence » du collège des médecins de El Alto. Ce fut une expérience très intéressante et formatrice, malgré les difficultés concernant les termes médicaux en espagnol !!!
Le projet de notre mission n'est pas encore clairement défini, il le sera à la fin de cette année. Pour l'instant, nous profitons de ces premiers temps pour connaître les personnes, gagner leur confiance et comprendre le système éducatif et administratif de l'institution. Cela fait 1 mois 1/2 que nous sommes ici, c'est encore un peu tôt pour faire un premier constat, toutefois, nous sommes satisfaits de ce début d'aventure et nous sommes curieux de découvrir la suite…

Racontez-nous une journée dans votre vie là-bas :

07h15: Nous nous levons, nous nous préparons et nous déjeunons.
08h30: Nous amenons Nicolas à la crèche, puis Monika dépose Julien au KÜRMI à 9h00 et s'en va travailler au centre de santé de la paroisse JESUS OBRERO jusqu'à 15h30.
16h00: Monika va chercher Nicolas et rejoint Julien au KÜRMI
17h00: Le travail de Julien terminé, nous rentrons ensemble à la maison. Avant le souper, nous profitons pour être en famille et jouer avec Nicolas.
19h00: Souper
20h00: Nicolas se couche. Rangement, taches ménagères, repos ou préparation d'une formation, réponses aux emails, etc.
22h00: Monika et Julien se couchent, fatigués d'une journée bien remplie, mais heureux d'être là!

Avec ce projet, que vivez-vous de très spécifique et de totalement différent de votre vie en
Suisse ?
La culture Aymara est totalement différente de ce que nous connaissions. La plupart des femmes portent les habits traditionnels: la pollera et le chapeau melon. La pollera est une jupe très large à volants de différentes couches. Ce sens de la tradition ne les empèche pas d'avoir accès à la modernité, la plupart de ces femmes ont un téléphone portable, par exemple. Une autre caractéristique des habitants de El Alto est "faire la fête". Il y a toujours une bonne raison pour organiser une "entrada", sorte de défilé en costumes avec danses et musiques. Lors de ces "entradas", plusieurs rues sont bloquées pour laisser passer le cortège de danses traditionnelles, cela ressemble un peu à notre Carnaval. Lorsqu'il y a un marché dans la rue, le trafique routier est alors dévié sans préavis, il faut être prêt à emprunter un tronçon de rue à sens unique, par exemple. Faire ses courses au marché, c'est comme un bain de couleurs et d'odeurs differentes!
Malgré les technologies de communications actuelles, nous restons très loin de nos familles et de nos amis. Ici, les personnes sont plutôt réservées ou timides, ce qui rend le premier contact parfois difficiles, les relations se créent lentement.
Tout est moins organisé et moins ponctuel qu'en Suisse. Les Bolviens ont un grand sens de l'improvisation et font parfois des mircales dans ce sens!
Les transports publiques n'ont pas d'horaires ni d'arrêts définis. Pour prendre le bus, il faut attendre au coins d'une rue et faire des signes avec la main pour que le chauffeur s'arrête. Ici, le côté humain compte beaucoup, par exemple, il est plus important de saluer ou d'aider un ami que d'arriver à l'heure au travail.
Enfin, on apprend un autre style de vie - et ça marche aussi!

Partagez avec nous les effets que vous savez – pensez apporter sur place, grâce à vos compétences, à votre travail, à votre collaboration :

Julien: Je remarque qu'il y a des choses à améliorer dans les domaines de l'éducation enfantine et dans l'organisation en général. Je pense pouvoir partager mes connaissances et mes compétences pour aider à améliorer ces paramètres.
Monika: Les médecins du centre de santé Jesus Obrero ont un grand savoir-faire pratique.Pour ma part je pourrais apporter quelques connaissances plus approfondies. Par exemple, en organisant ou en donnant des formations continues afin d'améliorer la qualité des diagnostiques et des traitements. Selon les dires de mes collègues, le système de santé publique manque cruellement d'éthique professionnelle. Le personnel traite les patients pauvres sans respect. J'aimerais apprendre à mieux connaître ce systhème publique, je pourrais peut-être y apporter mes connaissances et aider le personnel à prendre conscience de l'importance du traitement humain en médecine.

Présentez-nous vos collègues, vos supérieurs, votre partenaire local. Comment et avec qui travaillez-vous ?

Le KÜRMI, tout comme le centre de santé JESUS OBRERO, fait partie de la fondation privée "FUNDASE (fundación sembrando esperanza)". L'équipe éducative du KÜRMI compte 8 éducateurs, 1 travailleuse sociale, 1 psychologue et une directirce. La majorité du personnel est Bolivien, toutefois, le KÜRMI accueille régulièrement des volontaires européens (essentiellement des Espagnols) pour des courtes durées. A l'heure actuelle, il y a 2 espagnols, 1 allemand, 1 autrichienne et… 1 Valaisan! Pour ma part, je travaille principalement avec Fernando, un espagnol très sympathique que je vais remplacer à partir de janvier 2011.
Le centre de santé privé Jesus Obrero est une petite clinique, elle compte 20 lits et un grand secteur ambulatoire avec différents spécialités comme la médecine de famille, la pédiatrie, la gynécologie, la chirurgie, la gastroenterologie, la traumatologie et l'odonthologie. Un laboratoire, un service de radiologie et une farmacie complètent le service. Le directeur, Jubner Huayllani est un jeune médecin bolivien très sympatique. L'équipe des médecins est en majorité bolivien, renforcé de 3 médecins de famille espagnols à temps partiel. L'atmosphère est très chaleureuse et fraternelle. Lorsqu'il y a un cas dificile, c'est tout le team qui participe à la recherche d'une solution adéquate.

Gros bisous à tous et à bientôt!

1 commentaire:

  1. Punaise... On est sur le même continent... et c'est même pas possible de manger une fondue avec vous et de papoter devant un verre de fendant! C'est chouette de lire de vos nouvelles... Merci! et Gros Bisous

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